Lorsque l’avis d’inaptitude d’un salarié précise que le reclassement est impossible sur le site, l’employeur n’est pas exonéré de l’obligation de reclassement dans le reste de l’entreprise
Le 13 décembre 2023 (n° 22-19.603), la chambre sociale de la Cour de cassation, a jugé que lorsque le médecin du travail qui constate l’inaptitude d’un salarié précise que cette inaptitude s’oppose à tout reclassement sur le site, et non dans l’entreprise, l’impossibilité de reclassement ne vaut que pour le site concerné.
Dans cette affaire, le médecin de travail a déclaré que « l'inaptitude faisait obstacle sur le site à tout reclassement dans un emploi ». L’employeur a ensuite licencié le salarié concerné sans rechercher de reclassement.
La Cour d’appel, suivie par la Cour de cassation, considère que l’avis d’inaptitude du médecin du travail limité à un seul site ne dispense pas la société détenant plusieurs établissements de rechercher un reclassement hors de l’établissement concerné.
En l’absence de recherche de reclassement, la Société a manqué à son obligation de reclassement, et le licenciement pour inaptitude prononcé est un licenciement sans cause réelle et sérieuse.